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« L’enfer, c’est les autres » : Saigon – Kampot en bus

19 février 2016 3 Commentaires Ecrit par Marine

Un doigt d'honneur à tous les bus

Comme tout expatrié au Vietnam, je sais pertinemment qu’il ne faut pas rester à Saigon pendant le Tet (le nouvel an lunaire). L’année dernière, j’étais rentrée en France. Cette année, faute de moyens, j’opte pour le pays voisin, le Cambodge. Première destination : Kampot, à une demi-journée de bus. Une demi-journée en enfer, à essayer de garder son calme et de ne pas mettre des gifles à tour de bras.

L’achat des billets

Il faut savoir un truc concernant les vacances du Tet au Vietnam : absolument toute la population est en vacances, et absolument toute la population voyage à travers le pays, souvent pour rendre visite à la famille. Les places de bus, de train, d’avion sont chères, et mieux vaut s’y prendre à l’avance si on ne veut pas foirer son voyage.

En bonne petite control freak que je suis, je tanne Martin pour aller acheter les billets de bus quasiment un mois avant le départ. Manque de pot, les ventes pour le Tet ne sont pas encore ouvertes. Elles commenceront le 20 janvier, dans un des guichets Phuong Trang (Futa Busline) du district 5. À la date susdite, je suis au taquet et j’achète nos billets. Nous avons opté pour le trajet Saigon – Ha Tien – Kampot. Mais à Saigon, nous pouvons seulement acheter les billets pour Ha Tien, qui se trouve à la frontière du Cambodge. Passée cette étape, nous devrons trouver un moyen de transport pour Kampot, à environ 2h de route.

Le départ est enfin arrivé (<- vous l’avez ?)

Nous partons le samedi 6 février au soir. Nous avons réservé des billets pour le bus de 21h30 qui part de la station Ben Xe Mien Tay à l’autre bout de la ville. Heureusement, une navette nous y emmène. Sur place, nous avons l’impression d’attendre des heures avant de voir arriver notre bus.

C’est un bus-couchette (sleeping bus) dans lequel chacun a son siège individuel qui peut être incliné jusqu’à une position presque couchée. J’aime bien ces bus. En général, j’arrive à dormir. Il faut juste prévoir un pull et des écouteurs car les chauffeurs aiment mettre la clim et la musique à fond. Je m’installe tranquillement et je regarde les gens autour de nous : principalement des jeunes filles, et quelques enfants, mais très peu d’hommes. C’est bon signe : il n’y aura pas de hurlement au téléphone ni de ronflement ou d’odeur de cigarette.

« Je vais mourir dans ce bus »

Ça a l’air dramatique ce titre, n’est-ce pas ? Mais c’est la pensée qui reste collée à mon cerveau tout le long du trajet. Notre chauffeur est un véritable cinglé qui roule à une allure hallucinante. Mon siège se trouve côté fenêtre. À un moment, j’ouvre les yeux, et je m’aperçois qu’on roule le long d’une rivière. Mes yeux fixent la surface de l’eau, je m’imagine déjà coincée dans le bus qui coule vers le lis du fleuve, incapable de casser les vitres qui m’entourent. Le chauffeur passe son temps à klaxonner alors qu’il y a peu de circulation (nous sommes au milieu de la nuit).

Lorsqu’il croise un autre bus, il allume la lumière de son habitacle et fait coucou à son collègue, histoire d’être complètement ébloui. Quelle lumineuse idée (oh, oh, I’m on fire). Du coup, je ne dors pas de la nuit, trop occupée à me demander à quel moment le bus va se retourner ou se prendre un arbre.

On est déjà demain

Environ deux heures avant l’arrivée (prévu à 5h30 du mat’, ne l’oublions pas), un nouveau chauffeur entre en scène. Je m’attends au pire, mais il roule normalement, ne klaxonnant qu’avec parcimonie. Bonheur. Je m’assoupis enfin. Mais mon répit est de courte durée. Vers 4h30, une personne doit descendre du bus. Tout le monde dort mais le responsable du véhicule choisit de hurler à cette personne, assise au fond du bus, qu’il est temps de descendre. Tout aussi bien elevée, la personne répond en criant parce que hey, on en a rien à foutre que 40 personnes dorment autour de nous, n’est-ce pas ?

Vers 5h, c’est le conducteur qui décide de bien nous les briser. Il est temps de nous réveiller alors quoi de mieux que 1) mettre une musique techno vietnamienne à fond la caisse, 2) baisser la température de la clim à 15 degrés, 3) klaxonner comme un malade mental le moindre pigeon qui vient voler devant son pare-brise. La tronche en biais, je regarde Martin, qui a l’air aussi ahuri que moi : pourquoi, bordel de merde, pourquoi les gens sont-ils aussi peu respectueux des autres ?

Passer la frontière à pied

Nous arrivons à la station de bus de Ha Tien. Personne ne nous dit quoi faire alors on marche. On nous indique la frontière à droite en sortant. Vingt mètres plus loin, on se fait alpaguer par des chauffeurs de taxi, qui veulent absolument nous emmener en voiture à la frontière. Ils nous disent que c’est à 10 km. On est sceptique et je ne sais pas pourquoi, mais on ne vérifie pas sur le téléphone. On accepte de monter. Le trajet dure 15 minutes et nous coûte 160K VND.

La frontière de Ha Tien côté Vietnam

À la frontière, nous attendons l’ouverture prévue à 6h. Un type nous dit qu’il nous attendra avec un mini-bus de l’autre côté. On lui a rien demandé du tout alors on l’envoie un peu balader. On traverse la frontière. Le garde vietnamien met environ dix minutes à comprendre que j’ai une carte de résident et relit vingt fois mes visas. Ça m’énerve, surtout que c’est le premier truc que je lui ai montré, ma carte de résident, et elle est accrochée en face de ma tronche dans ma passeport. Ouvre tes yeux, putain !

Le mini-bus de l’enfer

De l’autre côté de la frontière, un mini-bus nous attend. C’est le type qui nous a accostés du côté vietnamien. Autour de nous, il n’y a pas grand chose, alors nous optons pour ça. Nous sommes une dizaine dans le véhicule et déjà pas mal serrés. Mais la suite du trajet va nous prouver toute la capacité d’un mini-bus. En effet, le chauffeur, qui roule lui aussi comme un teubé, s’arrête une fois, deux fois, trois fois, quinze fois, pour prendre des gens sur le bord de la route. On se retrouve à 19 dans le mini-bus qui fait 2 x 3 mètres (oui, j’ai tout compté).

Parmi le monde, il y a une Cambodgienne qui, malheureusement pour nous, est propriétaire d’un téléphone portable. La manière qu’elle a de hurler dedans avec une voix stridente me donne envie de lui arracher les cheveux. Pourquoi tu cries ? C’est quoi ton problème ? Pendant ce temps-là, j’arrive quand même à entendre une petite fille vomir dans un sac plastique. Le chauffeur quant à lui, semble prendre un plaisir jouissif à se curer le nez. À côté de Martin, un monsieur est assis, et l’un de ses ongles est tellement long et pointu qu’il pourrait trancher la jugulaire à quelqu’un. Je suis horrifiée, je me dis que je déteste les gens, et je regarde le paysage pour tenter d’oublier cet enfer environnant. Vivement qu’on arrive à Kampot…

Coup d’œil sur les prix :

Saigon – Ha Tien avec Futa Busline : 215K VND
Ha Tien – frontière cambodgienne en taxi : 160K VND
Frontière – Kampot : 10$ par personne
Prix du visa cambodgien : 35$ + 2$ car on n’a pas de photo d’identité

Carte :

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3 Commentaires

  1. Papoute Papoute
    19 février 2016    

    Qu’est-ce que c’est que ce doigt sur la photo ? Bon d’accord le trajet n’est pas de tout repos, loin de là. Vaut mieux avoir sa propre voiture pour ce genre de voyage si j’en crois ce récit épique. J’espère que le jeu en vaut la chandelle, si on fait abstraction des accidents de deux roues, ha ha ha. J’ai quand même bien rigolé en lisant cet article. ; )

    Reply
  2. PRIOT PRIOT
    19 février 2016    

    Ah ouais… ça donne envie… 😉 Je sais pourquoi je ne prends pas de vacances !!!!!!

    Reply
    • taram7703 taram7703
      19 février 2016    

      Parce que t’en as pas !

      Reply

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