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Saigon – Dalat en moto : récit d’une épopée

8 septembre 2015 5 Commentaires Ecrit par Marine

saigon-dalat-bikeUn mois après avoir acheté ma Honda Win, je prévois enfin de sortir de la ville et de la faire rouler au-delà des 50 km/h possibles à Saigon. Profitant d’un jour férié au milieu de la semaine, je pose deux jours de congé histoire d’avoir un long week-end et de pouvoir m’échapper de l’immense ville. Destination : Dalat, une ancienne station d’altitude installée par les Français pendant la colonisation, située à 300 km de Saigon. Je fais changer les pneus de la moto avant de partir. Elle est fin prête, let’s roll !

Un itinéraire tout tracé

Impossible de partir avant le dimanche midi en raison de l’emploi du temps de travail de mon copain. Qu’à cela ne tienne, nous décidons de couper le trajet en deux. Nous roulerons le dimanche après-midi jusqu’à Bao Loc, à 200 km de Saigon, dans les montagnes. Nous y passerons la nuit avant de repartir pour parcourir les 100 km restant jusqu’à Dalat. Côté route, il n’y a pas beaucoup d’options : la QL20 est la seule qui semble relier les deux villes de manière assez rapide. Ce n’est pas une autoroute, plutôt une sorte de nationale comme l’Asie sait en faire : un axe goudronné qui passe au milieu des villes, et qui est emprunté par tous types de véhicules, de la charrette au semi-remorque. Google Maps en main, nous partons de chez moi, dans le district 2, vers 13 heures.

La panne du départ

Je suis contente de partir. C’est la première fois que je voyage à moto et la perspective de pouvoir enfin rouler en dehors de la ville m’enivre. Hô Chi Minh-Ville est immense (plus de 2 000 km² !) et il faut un certain temps avant d’atteindre le bout. Dans mon esprit, les choses sont assez simples : une fois sortis de la métropole, nous allons pouvoir profiter d’un air moins lourd, d’une circulation moins dense et de paysages plus agréables. Le premier obstacle fait vite son apparition. Au bout d’une heure de route, et donc de 30 km parcourus (eh oui, on ne roule pas bien vite au Vietnam…), la moto de Martin cale. Impossible de la redémarrer. Autour de nous, il n’y a rien. Une seule solution : pousser la moto en panne avec celle qui fonctionne. Coup de chance, il y a un garage à environ 200 mètres, et nous nous y arrêtons. Le réparateur comprend rapidement la panne (pas moi en revanche, donc ne me demandez pas de vous expliquer) et retape tout ça. Nous laissons quand même plus de 200K VND (7€), ce qui est énorme pour une réparation au Vietnam. Peu importe, nous pouvons repartir.

Saigon-Bao Loc : l’enfer existe

C’est vraiment à partir de cet instant que je comprends ma douleur… Ce qui devait être une balade sympathique pour rejoindre les montagnes se transforme vite en route de l’enfer. La QL20 est un axe très emprunté. Les bus et les camions nous dépassent à toute vitesse, klaxonnant à notre hauteur pour que l’on se décale. Les deux-roues sont autant nombreux et doivent s’entasser dans un couloir qui devrait plutôt servir de bande d’arrêt d’urgence. Mais ce n’est pas le pire. Le pire c’est que la QL20 traverse une foultitude de petites villes, et que les habitants n’en ont strictement rien à carrer d’avoir une nationale qui passe au milieu. Ils font leur vie, traversant quand bon leur semble, roulant à contresens et débarquant de ruelles adjacentes sans même jeter un regard avant. Passer près d’un marché dans l’une de ces villes relève du pilotage. Il faut pouvoir anticiper le mouvement de tous les gens qui se trouvent à proximité, en moto, vélo ou à pied. Cette concentration permanente m’épuise, et l’impossibilité de rouler à allure constante me tape sur le système. J’ai l’impression que ça ne s’arrête pas. Mais enfin, au bout de 4 heures, je vois pointer quelques montagnes. Nous approchons de Bao Loc, là où nous allons nous arrêter pour la nuit. Enfin, le trafic s’apaise et l’air s’épure. La route fait quelques lacets bien agréables avant d’atteindre la ville, vers 17h30. Nous trouvons notre hôtel et nous effondrons sur le lit.

bao-loc-paysage

Bao Loc-Dalat : le paradis des travaux

Nous repartons le lendemain matin vers 8h. Il nous reste 100 km à parcourir jusqu’à Dalat, nous devrions mettre à peu près 2 heures. Mais à peine partis, nous comprenons rapidement qu’il va falloir revoir ce chiffre à la hausse. La QL20 passe toujours à travers les villes de la campagne vietnamienne et il semblerait qu’un immense projet de rénovation soit en cours sur cette route : il y a des travaux dans chaque foutue ville que nous traversons. La circulation est tantôt alternée, tantôt déviée sur le bas-côté. Nous roulons dans la boue, l’eau, l’herbe, les graviers, les gravats et les crevasses. Bus et camions sont partout autour, et nous manquons même à un endroit de prendre un coup de pelleteuse en pleine tête (un périmètre de sécurité ? Connais pas). Autant dire que c’est dangereux. En plus de ça, le temps est très couvert, les nuages bloquent complètement les panoramas. C’est dommage car nous passons dans des vallées qui ont l’air joli. Le ciel se trouve sur le point de craquer à plusieurs reprises mais nous arrivons à éviter la pluie.

À seulement 25 km de Dalat, nouveau rebondissement. Alors que je roule tranquillement, je vois quelque chose partir de ma moto. Je ne sens rien, et je ne sais pas si c’est un truc sur lequel j’ai roulé, ou si j’ai effectivement perdu un morceau de la moto. Un peu étonnée, je m’arrête sur le bas-côté et je jette un œil à la bécane. C’est improbable : j’ai perdu l’attache d’une de mes suspensions, qui se balance maintenant dans le vide. Je pourrais sans doute continuer à rouler comme ça mais je me dis qu’il ne vaut mieux pas tenter le diable. Un garage se trouve de l’autre côté de la route. Nous emmenons donc ma moto, et après avoir réussi à réveiller le propriétaire des lieux, celui-ci installe une nouvelle pièce et je peux repartir tranquillement. La réparation me coûte 20K VND, c’est-à-dire moins d’un euro. C’est la dernière ligne droite : vers 11h, nous arrivons enfin à Dalat.

dalat-saigon-paysage

Le retour : un faux départ

Sur place, nous ne pouvons pas utiliser les motos autant que nous le souhaitons. La plupart des endroits à visiter sont payants et nous devons à chaque fois les laisser sur un parking. Je suis plutôt déçue. Les deux jours passent et il est déjà temps de rentrer à Saigon. Cette fois-ci, aucun arrêt n’est prévu. Nous allons faire les 300 km d’une traite. J’appréhende un peu le retour, car l’aller était franchement désagréable. Mais lorsque nous quittons l’hôtel, il fait un temps magnifique et j’ai l’impression que c’est un bon présage.

saigon-dalat-moto-bis

Nous partons de Dalat sous les rayons du soleil et dans l’air frais des montagnes. Nous roulons une demi-heure, tout en nous arrêtant pour prendre des photos. Après avoir descendu le col qui mène à la sortie de la ville, je m’arrête brusquement. Je crois qu’on a oublié quelque chose à l’hôtel… Les passeports ! Demi-tour, nous repartons en sens inverse. Alors qu’en temps normal le sang me serait monté à la tête, je garde mon calme et au contraire, je profite de ce faux départ pour remplir mes poumons d’air frais et ma tête de jolis paysages.

La mélancolie de la France

C’est en réalité à ce moment là qu’une douce nostalgie s’empare de moi et que je prends enfin conscience de « l’effet Dalat ». Il fait frais, l’environnement est vallonné et je roule à moto. Il y a peu de circulation, et nous pouvons nous arrêter pour faire des photos. J’ai l’impression d’être en France. Des images viennent se calquer devant mes yeux : la Haute-Savoie, la Lozère en été et surtout, mes parents à moto dans leur jeunesse. Ce ne sont même pas mes propres souvenirs et pourtant ils ont une prégnance indescriptible. J’oublie que je suis au Vietnam et l’espace de quelques minutes, j’ai le sentiment d’être sur le même territoire que ma famille et mes amis, proche d’eux. Mon esprit vagabonde et je me prends à avoir envie de faire un trip en moto dans les montagnes françaises.

moto-landscape

Nous roulons librement jusqu’à Bao Loc. Martin m’a laissée passer devant car j’ai l’appareil photo dans le sac, et je compte bien capturer les paysages qui nous entourent. Nous nous arrêtons au moins cinq ou six fois. Il fait toujours aussi beau, et la circulation est légère. Il n’y a plus de travaux sur la route. Je ne comprends pas tout de suite pourquoi puis je percute : ce jour-là est férié. C’est la fête de l’indépendance et personne ne travaille. La voie est relativement libre, et c’est un véritable bonheur de rouler dans ces conditions presqu’optimales. Vers midi, nous atteignons Bao Loc, où nous nous arrêtons pour déjeuner. Trente minutes plus tard, nous enfourchons à nouveau les motos. Il nous reste 200 km avant d’atteindre Saigon.

dalat-bao-loc-cimetiere

Le retour à la réalité

Après Bao Loc, la route fait des lacets sur une dizaine de kilomètres, dans les montagnes. Nous le savons, il s’agit du dernier moment de plaisir de notre itinéraire. Nous en profitons en roulant tranquillement. Passé cet endroit, la route devient plate et monotone, et il faut à nouveau traverser des villes sans charme. Nous gardons un bon rythme de croisière jusqu’aux derniers 50 km. Arrivés là, le trafic s’intensifie. Nous pénétrons les abords de Saigon, avec sa circulation chaotique, sa pollution et ses nombreux feux tricolores. Cette partie me semble interminable. Nos mains brûlent car nous avons oublié de mettre des gants, notre derrière commence à être extrêmement douloureux, il fait chaud et surtout, nous sommes fatigués car nous roulons depuis plus de six heures. Quand enfin, je reconnais les immeubles du district 2, je suis soulagée. Je rentre chez moi avec l’impression d’avoir voyagé à travers un autre continent. Mais la chaleur de Saigon me rappelle bien vite à la réalité. Je suis toujours au Vietnam, et demain, il faut aller bosser.

NB : Comme vous l’aurez sûrement deviné, toutes les photos ont été prises sur le chemin du retour, sauf une.

saigon-dalat-bao-loc

La carte du parcours :

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5 Commentaires

  1. CHAUDRON CHAUDRON
    8 septembre 2015    

    C’est trop trop bien écrit ma boulette ….J’ADOOOORE ce nouvel article !!!!
    Ta Mamoune <3

    Reply
  2. Papoute Papoute
    9 septembre 2015    

    Je vais venir vivre au Vietnam rien que pour les 7€ la réparation. J’ai repris la lecture ce matin. Quelle aventure ce week-end à moto. Merci pour le petit clin d’œil et tes parents motards. Ta honda win made in china tiendra-t-elle le coup longtemps avec ces conditions de route ? Je l’espère pour toi.
    Continue à nous faire voyager ma grande, c’est un plaisir de découvrir la vie au Vietnam. Bisous

    Reply
  3. tom tom
    19 mars 2017    

    Continue a nous faire voyager, je te suis depuis un petit moment et je vais continuer 🙂
    tom Articles récents…Test Suzuki GSX-S 1000 F dans les Gorges de l’ArdècheMy Profile

    Reply
  4. morgan et laura morgan et laura
    26 février 2018    

    nous faisons cette route demain ! merci pour ce moment de partage ! vous avez une très belle plume !

    Reply
    • Marine Marine
      31 mars 2018    

      Alors, comment s’est passé le voyage ? 🙂

      Reply

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